L’inclusion

Après l’écoresponsabilité en 2022 et le travail en 2023, Le collectif des festivals de cinéma de Nouvelle-Aquitaine aborde en 2024 la thématique de l’inclusion et organise trois temps de formation :

Le genre, la parité, les violences et le harcèlement sexiste et sexuel

Le mercredi 10 avril 2024, dans le cadre du Festival du cinéma de Brive
Journée thématique sur la question de l’inclusion : le genre, la parité, les violences et le harcèlement sexiste et sexuel, organisée par
le Collectif des Festivals de Cinéma et d’Audiovisuel de Nouvelle-Aquitaine et ALCA Nouvelle-Aquitaine

  • Genres et parité : comment aborder la question du genre et de la parité, tant au niveau des contenus artistiques que des équipes (permanents, contrats ponctuels, bénévoles), dans le cadre de nos manifestations.
  • Prévention des VHSS : dans nos manifestations, dans nos équipes et sur les tournages.

 

 

Intervenant.e.s : Mathy Mendy, Collectif 50/50 – Marie Renard – Déléguée aux droits des femmes et à l’égalité – Chloé Munich et Gaëlle Rhodes, Centre Alice Guy CIDFF – Thomas Delemer, Chloé Laneplaine, AFDAS – Aude Merlet, AUDIENS – Leslie Thomas, CNC • Modération : Chloé Folens

Retranscription des échanges

Introduction, Maguy Cisterne, Secrétaire Générale du Festival du Cinéma de Brive et Bruno Boutleux, Président d’ALCA Nouvelle-Aquitaine

Cette journée sera organisée en deux temps. La matinée sera consacrée à la question du genre et de la parité, et l’après-midi aux VHSS en collaboration avec ALCA. Cette journée a été programmée en fonction de nos préoccupations communes, ALCA s’orientant plus sur les filières, et le Collectif plutôt sur les organisations de festivals. (MC)

Bienvenue, en effet avec le Collectif des Festivals, ALCA a souhaité proposer une journée globale autour de ces sujets sensibles, notamment les VHSS. Je suis très heureux d’organiser cette journée, car effectivement il ne faut pas tenir pour acquis tous ces questionnements. L’actualité le prouve tous les jours. Je pense que c’est un sillon qu’il faut creuser encore plus, c’est même une obligation permanente pour les organisations comme les nôtre aujourd’hui de continuer de travailler sur ces sujets, car il reste beaucoup à faire. Je suis heureux que ALCA commence à travailler sur ces questionnements, et je souhaite que cela perdure. (BB) — Lire la suite (pdf)

Retranscription des échanges

Chloé Folens, animatrice de la journée : Cette table ronde va porter sur la lutte contre les VHSS. Nous sommes en compagnie de Aude Merlet (direction communication chez AUDIENS), Thomas Delemer et Chloé Lanceplaine (conseillers emploi à l’AFDAS), Mathy Mendy (Collectif 50/50), Sophie Lainé (directrice de casting et administratrice du collectif 50/50) et Baptiste Heynemann (délégué général de la Commission Supérieure Technique de l’Image et du Son). Nous serons rejoints par Leslie Thomas (secrétaire générale du CNC).
Le travail du Collectif 50/50 a été crucial avec la mise en place de dispositifs de prévention aux VHSS renforcés. Ce sont des dispositifs qui existent dans le Code du Travail, il y a une obligation légale et le CNC ainsi que le ministère de la Culture s’en sont emparé et ont adapté les dispositifs en fonction des différents métiers.

Sophie Lainé (Directrice de casting et administratrice du collectif 50/50) : À la création du collectif il y a 6 ans à peu près, les VHSS ont très vite été un sujet important (pour donner suite aux affaires liées au mouvement #MeToo, et à l’affaire Weinstein plus particulièrement). Nous nous sommes rendu compte que les VHSS, dans nos métiers, étaient liées au fait que les hommes sont majoritairement à la tête de beaucoup de choses. Donc, peut-être qu’opter pour la parité permettait de remettre en cause ce pouvoir de domination. Le premier travail que nous avons fait : création du livre blanc, qui est presque comme une étude universitaire (cela a duré environ 2 ans). — Lire la suite (pdf)

 

Handicap et inclusion : comment rendre les festivals de cinéma accessibles à tous ?

Journée thématique – lundi 1er juillet, dans le cadre du 52e Festival La Rochelle Cinéma

Les festivals de cinéma visent l’inclusion des publics en situation de handicap dans l’intégralité de leur parcours spectatoriel. Quels sont les outils liés à l’accessibilité, comment peut-on les mettre en place et sur qui s’appuyer ?

Intervenants : Sophie Lemaire pour la MATMUT Pour les Arts, Stéphane Fort pour Retour d’image, Amar Nafa pour Culture Relax, Anne-Gaël Tardieu pour l’association Valentin Haüy, Christian Landais pour l’ADRC, Marie Diagne pour Le Cinéma Parle, Anne-Charlotte Girault pour le FEMA.
Présenté et animé par Mélissa Dufournet-Charles d’Inclusiv cinéma
Organisé par Louise Rinaldi

Avec :

Afin de développer un projet d’inclusion cohérent, il faut d’abord identifier le socle légal et comprendre que l’accessibilité est une obligation pour tous les lieux accueillant du public (loi de 2005, dite Loi Handicap). Il ne s’agit ensuite pas seulement de proposer des séances mais d’aller chercher des publics qui ne sont pas nécessairement disposés à venir car confrontés à un certain nombre d’obstacles : 

  • Le déplacement, un enjeu souvent sous-estimé ; la capacité à se rendre sur le lieu et à y circuler sans crainte est primordiale pour les personnes en situation de handicap.
  • Difficultés techniques (les technologies adaptées mais aussi l’emplacement des séances dites inclusives – si elles sont toutes en semaine en journée, les personnes en situation de handicap qui travaillent ne pourront jamais s’y rendre). 
  • L’incapacité pour certains à se conformer aux normes et codes tacites et habituels de la salle de cinéma.
  • Les autres spectateurs et leur regard sur les personnes en situation de handicap.
  • L’autocensure que ces publics se sont habitués à s’infliger par crainte des regards. 
  • La mauvaise communication ou la mauvaise adaptation de celle-ci.
  • Le caractère événementiel d’un festival peut également être un frein car certains publics en situation de handicap ont besoin d’habitudes, de repères et de confiance. 

Enfin, il faut intégrer que les séances accessibles sont des séances qui fonctionnent vraiment bien, ne sont pas nécessairement des séances “à part” et font revenir tout un monde d’accompagnants et de familles en plus des publics en situation de handicap. 

Les obstacles rencontrés par les professionnels dans la mise en place de ce projet

  • La méconnaissance de ce qui existe techniquement 
  • La peur de mal faire
  • La frustration lorsque certaines séances ne marchent pas parce qu’on a commis des erreurs (de communication, de programmation, d’aiguillage….)
  • La méconnaissance des aides proposées par les financeurs et des relais facilitateurs que sont les associations. 
  • Le manque de moyens humains 
  • La nécessaire pédagogie auprès des autres publics.
  • L’adaptation des bâtiments, facile lorsqu’il s’agit d’une construction de bâtiment, beaucoup moins dans des bâtiments existants. 
  • Pour les festivals, le fait d’être les premiers diffuseurs du film et donc d’être les premiers maillons d’une chaine de diffusion qui sera plus rodée par la suite.

Avec :

  1. Les différentes versions accessibles 

Les sous-titres STSME – Sous-titrage sourds et malentendants
Sont des sous-titres qui permettent de transmettre les éléments de la bande son, les dialogues bien entendu mais également des indications qui aident les spectateurs à mieux ressentir l’ambiance, la musique, la voix off, le hors champ sonore, le positionnement des personnes dans l’espace, le ton, les intentions du réalisateur…

Présentés sur des DCP OCAP (Open Captions) sur l’écran. 

L’audiodescription
“L’audiovision ou audiodescription est un ensemble de techniques qui permettent de rendre des films, des spectacles ou des expositions accessibles aux personnes déficientes visuelles grâce à un texte en voix-off qui décrit les éléments visuels de l’œuvre”

L’audiodescription est un travail de création à part entière, puisqu’il s’agit d’écrire un texte inédit en vue de transmettre un message et provoquer une émotion, de véritablement restituer l’expérience sensible du film.

Présentée sur les pistes VI (visual impaired) des DCP. 

La VAST
Consiste en la lecture audio des sous-titres du film (uniquement les sous-titres contrairement à l’audiodescription) via l’application MovieReading.
La lecture est présente sur les pistes HI (hearing impaired) des DCP. 

  1. Les solutions techniques de diffusion

Celles que l’on peut prêter aux spectateurs et qui donc sont détenues, louées par la salle ou le festival ou prêtées par un partenaire / une association. Il s’agit le plus souvent de casques dans lesquels l’audiodescription, la lecture de sous-titres ou le renfort sonore sont entendus. 

Celles que le spectateur amène (via son téléphone – applications) et qui nécessite donc un équipement technique de la salle (boucle magnétique par exemple) afin de produire le flux auquel vont se rattacher les dispositifs mobiles. 

Celles avec lesquelles le spectateur est complètement autonome et qui ne nécessite pas d’équipement spécifique en salle. Le spectateur vient avec son dispositif mobile qui contient déjà un catalogue de versions accessibles.
Problème : quelle est l’ampleur de ce catalogue ? 

Nécessité à la fois de prévoir d’expliquer en amont les dispositifs choisis, faire des cartons explicatifs, prévoir un accueil des publics pour les aider (ou par exemple, pour distribuer les casques) mais aussi de communiquer avec les salles où ont lieu le festival afin de faire un état des lieux et de s’assurer qu’il n’y a pas de particularités à savoir. Il faut également tester le matériel pour vérifier qu’il est fonctionnel. 

Ensuite, on peut se tourner vers l’ayant droit afin de savoir s’il dispose de versions accessibles, et si oui, lesquelles. Pour cela, il est important de savoir lire la dénomination d’un DCP.

Grâce aux actions à l’année 

  • Ateliers de sensibilisation des publics en situation de handicap au cinéma.
    Exemple : les publics déficients visuels viennent participer à la création d’une version audiodécrite, comprendre les enjeux de la créatrice, participer à l’enregistrement en studio et rencontrer l’ingénieur du son.

  • Séances hors les murs de diffusion de films en version accessible (médiathèques, hôpitaux…) et proposition de séances uniquement accessibles pour tous les publics.

  • Ateliers de création aux seins de structures accueillant des publics en situation de handicap.
    Exemple : création de films au sein de l’hôpital psychiatrique, une année autour du corps par Perrine Michel (en collaboration avec le centre chorégraphique national) ou autour des rêves des patients des unités pédopsychiatriques avec Théo Zachmann. 

Avec Sophie Lemaire, La Matmut pour les Arts    matmutpourlesarts.fr

Le financement privé
Exemple de la MATMUT pour les Arts
Programme ciné-inclusif en 4 volets : à la fois une aide financière d’accompagnement de la création et des technologies, de soutien à des festivals, des séances accessibles et de faire savoir cela par une communication accessible.

Le financement public
Via le CNC et les collectivités territoriales ou locales.
https://www.cnc.fr/cinema/accessibilite-des-oeuvres-et-des-salles-aux-personnes-en-situation-de-handicap_143350
Les collectivités territoriales et locales comptent toujours un service dédié ou lié à l’accessibilité, à la santé, au handicap et à la culture. Il faut savoir les mobiliser afin d’être accompagné dans ses démarches inclusives.

Les associations nationales et locales
Culture Relax, Valentin Haüy, Retour d’image, Le cinéma parle, Tout en parlant, Inclusiv…
Toutes celles-ci jouent un rôle facilitateur à la fois sur les contacts avec les publics en situation de handicap, sur les formations proposées aux professionnels, sur les retours d’expérience à la fois humains et techniques, sur la mobilisation des publics sur les séances, sur l’accueil en salle et sur nombre de points de détail invisibles mais nécessaires au bon déroulé des séances.

Retour en haut
Retour haut de page